Ce jeudi 27 décembre, Nous, Sans-papiers du Mesnil-Amelot, nous déclarons en grève de la faim. Le chiffre de 25 000 expulsés devant être atteint pour le 01 janvier 2008, la police expulse tout le monde et n’importe qui! Nous nous sommes fait arrêtés pour certains lors de démarches au commissariat, pour d’autres lors de démarches administratives, pour beaucoup lors de rafles anti-immigrés. Nous refusons d’être traités comme des sous-hommes et appelons l’ensemble des gens qui pensent encore que nous sommes des êtres humains à dire «Stop» à cette politique raciste. Nous ne sommes pas des militants politiques venus foutre le bordel chez vous mais bel et bien des travailleurs désireux de vivre dignement.
Moi, Abou N’Dianor, mes compagnons d’infortune, Nabil, Paul et tous les autres vous demandons, d’exprimer votre désaccord avec la politique d’Apartheid de votre pays. Appelez-nous à l’intérieur du centre de rétention aux cabines téléphoniques dont les numéros sont : 01 49 47 49 53 ou 01 49 47 02 40 ou 01 49 47 02 50 pour connaître la réalité de notre situation. Apportez-nous des cartes téléphoniques, des cigarettes et du soutien. Fermeture immédiate des centres de rétention Des papiers pour tous Libre-circulation, libre-installation Arrêt immédiat de toutes les expulsions 06 98 70 33 49.
1) Ci-dessous le communiqué au sujet de la révolte des retenus au Mesnil-Amelot avec appel à une réunion et conférence de presse demain matin.
2) En urgence, l'appel pour M. Romanchuk, Ukrainien expulsé en juillet, revenu pour retrouver sa femme et son fils et qui est en ce moment de nouveau en garde-à-vue.
3) Rappel important: il faut écrire (courrier postal) au ministre de toutes les horreurs pour plaider de façon émouvante et percutante la cause d'un jeune ou d'une famille, mettre sous les yeux du ministre les ravages qu'il provoque (101, rue de Grenelle 75323 Paris Cedex 07). Envoyer le double du courrier à RESF 8 impasse Crozatier 75012 Paris, certains d'entre eux seront lus par des artistes lors d'une cérémonie fin janvier! Pour ceux qui n'ont pas connaissance directement d'une situation, plaider la cause de la famille Tastan martyrisée :
http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?page=recherche&recherche=tastan
4) Rappel important aussi : les étrennes du RESF sont espérées à la même adresse. Sérieusement, il faut quelques sous pour faire tourner la boutique... Chèques à l'ordre de RESF. Merci.
1) Communiqué 28 décembre 2007 - PRISON ADMINISTRATIVE POUR ETRANGERS DU MESNIL-AMELOT : LES DAMNES DE LA TERRE VICTIMES DES AMIS DES MILLIARDAIRES ET DES DICTATEURS !
Depuis bientôt une semaine, la révolte gronde parmi les 120 détenus de la prison administrative pour étrangers du Mesnil-Amelot (CRA) située pratiquement sur les pistes de Roissy. Ils protestent contre les conditions de leur détention mais aussi et surtout contre le sort fait aux sans papiers dans ce pays et la véritable chasse à l'homme dont ils sont l'objet. En effet, soumis à la pression de la politique du chiffre à tout prix, les préfectures et les services de police recourent à tous les moyens et à tous les stratagèmes pour interpeller, placer en rétention et expulser à tout va. Rafles dans les transports et dans les rues, descentes de police sur les lieux de travail et même dans les magasins comme cela s'est produit mercredi à Paris, convocations pièges, contrôles au faciès, interpellations à domicile, tout est bon pour faire du chiffre.
Si M. Sarkozy prétendait aller chercher le pouvoir d'achat avec ses dents, ce sont les sans papiers que M.Hortefeux va, lui, chercher avec ses dents pour tenter d'atteindre son objectif démentiel de 25 000 existences fracassées en 2007.
Malgré leur situation très difficile (conditions carcérales dans lesquelles la police a tous les pouvoirs, possibilité de dispersion des détenus, menaces d'une expulsion précipitée), ceux du Mesnil-Amelot ont réussi à s'organiser et à élaborer leurs revendications, essentiellement la fin de la chasse à l'homme dont ils sont les victimes, et à faire connaître leur mouvement.
Face à la révolte des détenus contre la crasse et la promiscuité dans lesquels on les fait vivre et le bannissement qui les attend, les autorités conservent le silence. Les responsables de la prison administrative du Mesnil-Amelot n'ont pas reçu l'autorisation de s'exprimer, M. Hortefeux est en vacances et M. Sarkozy claque en Egypte le fric de ses amis milliardaires ou dictateurs, ceux là même qui en contribuant à faire régner un ordre économique et politique injustes sur les pays pauvres provoquent l'immigration.
Tout un symbole!
Comme ils le disent eux-mêmes, les détenus du Mesnil-Amelot, comme la quasi-totalité des sans papiers d'ailleurs, sont des travailleurs et, ont, le plus souvent, des charges familiales, en France ou au pays.
Les persécutions dont ils sont victimes n'ont d'autre justification que l'entêtement doctrinaire et la démagogie xénophobe des Stakhanov de l'expulsion. Ils doivent bénéficier de la solidarité de tous ceux qu'indignent l'oppression et l'injustice.
Le RESF appelle à manifester sa solidarité aux détenus innocents du Mesnil-Amelot en téléphonant, en envoyant des fax et des mails au sous-préfet en charge de Roissy et au ministre en charge des rafles, du drapeau et des prisons administratives.
Il appelle les organisations désireuses d'affirmer leur solidarité aux détenus du Mesnil-Amelot à une réunion le samedi 29 décembre à 10h à l'EDMP, 8 impasse Crozatier 75012 PARIS et à une conférence de presse au même endroit à 11h.
Sous préfet de Roissy : patrick.espagnol@seine-saint-denis.pref.gouv.fr
Tel : 01 48 62 79 74 / Fax 01 48 62 75 88
Fax ministère R&D : 01 55 55 49 20 Standart 01 77 72 61 00
Conseiller du ministre : patrick.stefanini@iminidco.gouv.fr
Directeur de cabinet : thierry.coudert@iminidco.gouv.fr
Directeur-adjoint : guillaume.larrive@iminidco.gouv.fr
Matignon: http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire
Elysée: http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
(conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr
2) Monsieur ROMANCHUK, parent d'élève Ukrainien d'Alfortville (94), a été interpellé ce matin. Il est au commissariat de Maisons-Alfort. Son fils est scolarisé au collège Léon Blum d'Alfortville. Il a déjà été expulsé en août et est revenu retrouver sa femme et son fils. Pour avoir des infos sur sa situation, voir ci-dessous quelques extraits d'un communiqué de l'époque. Téléphonez massivement au commissariat de Maisons-Alfort pour demander sa libération: 01 43 53 66 00.
Pablo Yaroslav ROMANCHUK est arrivé en France il y a sept ans, rejoint dès 2001 par sa femme, Natalia et son fils Vasy, aujourd'hui âgé de 13 ans et scolarisé en collège. Après avoir essuyé un refus de régularisation en 2005, cette famille espérait sortir de l’impasse l’an dernier avec la circulaire Sarkozy dont elle remplissait tous les critères : résidence en France depuis de longues années, un enfant scolarisé dans l’école de la République depuis sa plus tendre enfance et ne connaissant plus rien du pays d’origine, une famille qui présentait tous les signes d'une intégration prometteuse? La suite, on la connaît. Le Ministre de l’Intérieur de l’époque a fixé un quota implicite de 6000 régularisations. La famille ROMANCHUK a, comme la plupart des demandeurs, été piégée et, contre toute attente, s’est vu notifier un refus de séjour. Le recours que cette famille a formé au tribunal administratif n’a pas encore été jugé, mais qu’importe. Des quotas ont été fixés par le Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Co-développement : 25 000 expulsions annuelles, 125 000 interpellations. La politique du chiffre n’attend pas et prévaut sur toute considération humaine. Monsieur ROMANCHUK travaille dans le bâtiment et ne demande qu’à régulariser sa situation. Mais le Ministre de l’Identité nationale préfère apparemment que les sans-papiers vivent traqués et vulnérables, à la merci des contrôles, sans moyens de défense face au patronat. Cette famille brisée pourra compter sur la solidarité du RESF, des parents d’élèves, des enseignants, des élus et des voisins, pour exiger sans relâche qu’un titre de séjour «vie privée et familiale» soit attribué et que Monsieur ROMANCHUK revienne auprès de sa femme et de son fils.