Un homme est mort suite à une arrestation musclée par la police Française à coups de gaz lacrymogène et de taser ce pistolet à jet électrique. Cet humain est apparemment sans identité personnelle, sans nom, ni visage, n’aurait pas non plus de famille, ni père, ni mère, ni frères et ni sœurs, ni cousin(e)s pour pleurer sa mort si l’on en croit la manière dont cette mort est présentée par la presse Française. Laquelle a décidé de le baptiser « le Malien » ou le « forcené » selon une méthode d’information, pardons de désinformation devenue monnaie courante. En effet les origines supposées même des sportifs « Français » sont dévoilées par la presse objective française selon qu’ils, elles gagnent ou perdent. Ici il s’agit d’un numéro de dossier en préfecture devenu un « banal fait divers » mortel pour cet humain n’est quelque part ailleurs et qui est présenté comme une mort accidentelle par « asphyxie dans un ascenseur entre deux policiers ».
« Le Malien » a un nom, c’est Mahamadou Maréga, est âgé de 38 ans, a une famille comme tout français, mais il est sans papiers. Rappelons l’expulsion massive des 101 Maliens par le délinquant de la Françafric ex-Ministre de l’intérieur Charles Pasqua en 1986.
Certes de telles mises à mort engagent bien entendu la responsabilité individuelle de chaque agent chargé d’exécuter les missions d’arrestations qui leurs sont confiées, mais elles résultent avant tout de la politique du chiffre et des quotas pré-établis d’expulsions qui sont fixés par le Ministre de l’Intérieur, lequel vient encore une fois de donner dans la surenchère au regard de laquelle la vie humaine, en tout cas celle d’un « Malien », d’un sans papiers vaut manifestement zéro: «L'immigration illégale doit baisser et elle baissera» (Figaro, 07/12/10).
Les vies humaines ne se valent pas pour les plus hautes autorités de la République Française.
Cela a été illustré encore par la médiatisation irresponsable de la terrible décision du défunt « Ministère de l’Identité Nationale » de faire venir les « chrétiens d’Irak pour les soigner en France » alors que les Irakiens de toutes les confessions sont victimes d’une sale guerre coloniale des USA et que d’autres qui arrivent ici sont chartérisés comme indésirables.
Cela se voit aussi par l’impunité judiciaire frappante de ce que la presse appelle les « bavures » mortelles de policiers qui s’en tirent toujours avec des sursis laissant les familles des jeunes victimes dans une douleur indicible causée par une justice à double vitesse.
Cela n’est-il pas illustré par la couverture médiatique de cet incendie criminel du foyer des travailleurs immigres de Dijon très vite rangé au placard des affaires classées des médias, mais au départ présenté comme accidentel causé par un malade mental. Le serait-il que l’on est en droit de se demander n’est ce pas là une conséquence des politiques racistes d’Etat en France depuis 2002 et surtout depuis 2007?!
Mahamadou Maréga, comme tous les sans papiers, ne cherchait qu’à vivre de son travail pour soutenir sa famille, il a trouvé la mort au bout d’un contrôle de police à coups de taser.
La CNSP présente ses condoléances les plus attristées à sa famille et exige :
- que le corps soit rendu par l’Etat Français à sa famille
- que la justice se saisisse pour juger sérieusement ce acte criminel
- que s’arrête cette politique criminogène du chiffre et des quotas d’expulsions
- que les critères de réexamen du MRTSP soutenus par la CNSP proposés au Cabinet de M. Besson soient prises en compte par M. Hortefeux.
La CNSP se félicite de la mobilisation de ses camarades du CSP92 et de toutes les associations pour que justice soit rendue à notre frère Mahamadou Maréga.