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Blog du Comité
des sans papiers 59

Manifestation 
tous les mercredi
Place de la République 
à Lille, 18 heures 30


Régularisation
de tous les Sans Papiers!

42 rue Bernos
59800 Lille-Fives
csp59@wanadoo.fr

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Pour commander
"La république à l'école
des Sans Papiers"...
adressez vos chèques
à IDM, 42 rue Bernos
Lille-Fives
(24 euros)















Présentation

Liens

30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 14:13

Le CSP59 se souvient...


Il y a un an notre frère et camarade Jean Marc LAVIGNE militant de la commission juridique (MRAP, LDH, CSP59) chargée de la défense argumentée en préfecture du Nord des dossiers des sans papiers nous quittait le 29/12/07.

En janvier 1997, lors de son retour dans son pays la France après des décennies en Afrique pour des raisons professionnelles, Jean Marc découvrait «l’horreur du traitement inhumain réservé par mon pays aux étrangers, notamment Africains» disait-il.

Les sans papiers sont devenus dès lors sa nouvelle famille. Jean Marc s’est jeté à corps perdu dans le combat pour la régularisation parce que disait-il «en tant que Français accueilli, respecté, aimé en Afrique, j’ai honte et refuse d’être complice de cette indignité nationale qu’est la politique xénophobe et raciste de mon Etat».

Jean Marc, comme le dit le poète Africain, «les morts ne sont pas morts», tu es tous les mercredis à 18h avec nous en manifestation place de la République/Parvis des droits de l’homme, tu est d’autant plus avec nous que nous avons souvent l’honneur d’être avec ton fils issu de ton union avec une ex-sans papière lutteuse thaïlandaise.

Dès nous le CSP59 trouvera un nouveau local, la salle Jean Marc LAVIGNE sera un lieu vivant par le souffle de ton engagement indéfectible pour que soit appliqué en France l’article premier de la constitution de 1789/93 : «les humains naissent libres et égaux en droit et en dignité».

Le 29 décembre 2008   

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 17:59

Samedi 20 décembre 2008 à 16h30, à la MEP Place Georges Lyon à Lille


Les sans-papiers occupent souvent le devant de la scène politique et médiatique. Aux objectifs chiffrés d’expulsions gouvernementaux, répondent les luttes pour la visibilité sociale et pour la régularisation globale. Mais qui sont ces sans-papiers ? Qu’est-ce qu’une vie de sans-papiers ? Comment survivent-ils dans la précarité absolue qui leur est imposée ? Quels sont les effets d’une telle vie sur les trajectoires et les rapports au monde ?

C’est à ces questions que le groupe de recherche du Comité des Sans-Papiers 59 (CSP59) a essayé de répondre à travers une enquête sur plusieurs centaines de dossiers et la réalisation de plusieurs dizaines d’interviews. L’étude bat en brèche des idées reçues en faisant la démonstration que « toute la misère du monde » ne souhaite pas et ne peut pas venir s’installer en France. Les motivations du choix de la France comme pays d’accueil mentionnent une « connaissance de la France », ancienne puissance coloniale. C’est donc par proximité culturelle qu’est choisie cette destination.

Tous les anciens sans-papiers que nous avons rencontrés sont durablement marqués par cette période de leur vie où ils ont été sans aucun statut légal. De manière unanime, la peur permanente et la précarité absolue sont apparues systématiquement pour décrire leur quotidienneté. Prendre la mesure de ce qui se révèle dans la précarité maintenue de ces humains venus d’ailleurs suppose interroger la République dans ses fondements. La déclaration  des droits de l’homme et du citoyen garde-t-elle encore aujourd’hui toute sa validité ?

Les travailleurs à peau blanche peuvent-ils s’élever là où ceux d’autres races sont marqués au fer rouge ? Notre étude montre que les étrangers sont, au pays berceau des droits de l’homme, des non-citoyens. Comme l’avaient pressentie certains esprits au début de la Révolution, la façon dont une société traite ses non-citoyens est l’aune qui permet de mesurer le respect des droits fondamentaux. La lutte des sans-papiers est de ce point de vue une école pour la République.

 

Notre étude est aujourd’hui consignée dans un livre qui vous sera présenté :

 

Le samedi 20 décembre 2008 à 16h30

A la Maison de l’Education Permanente

Place Georges Lyon à Lille

Métro République

 

L’IDM, le Collectif Afrique et le CSP59, ont l’honneur de vous inviter à ce moment de débat, de dédicace et de signature.

La soirée sera suivie par une pièce de théâtre présentée par les sans-papiers avec l’accompagnement du T’OP Théâtre de l’Opprimé. Elle se terminera par une distribution de jouets de Noël aux enfants des sans-papiers.

 

Sont aussi invités :

Les sans papiers et ex-sans papiers, notamment ceux et celles qui font partie de l’échantillon de recherche ;

Les associations, soutiens aux sans papiers, de l'immigration, les syndicats, la société civile en générale ;

Les institutions de la République (Etat et Collectivités territoriales) ;

- Les services publics de l'éducation, de la santé, du travail, du social, du logement, etc. ;

Les personnalités soutiens et amies des sans papiers ;

La presse.

PROGRAMME

 

16H30      ACCUEIL

              ANIMATION

              OUVERTURE AVEC LES INTERVENTIONS DE :

Monsieur le Président du Conseil Régional ou son représentant

Madame La Maire de Lille ou son représentant

Monsieur Le Président de l’I.D.M.

Monsieur le Président du Collectif Afrique

Monsieur Roland Diagne, Porte Parole du CSP59

              MESSAGES DES ASSOCIATIONS

              MESSAGES DES SOUTIENS DE SANS-PAPIERS

              MESSAGES DES ENFANTS DE SANS-PAPIERS

17H00     PROJECTION DU FILM SUR LES TRAVAUX

17H30     PRESENTATION DU LIVRE SUIVIE D’ECHANGES

19H00     PIECE DE THEATRE AVEC LE T’OP

21H00     DISTRIBUTION DE CADEAUX AUX ENFANTS DES SANS PAPIERS, DEDICACES ET SIGNATURES

22H00     CLOTURE SUIVIE DU POT DE L’AMITIE

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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 16:35

Suite aux rafles de 70 réfugiés Afghans à Calais,

Stoppons leur déportation programmée vers Kaboul !

 

MOBILISATION NATIONALE :

Lille, Lundi 17 Novembre - 18 h : Place de la République

Calais / Coquelles - 19 h 30 : devant le Centre de rétention, Bd du Kent à Coquelles

Paris - 18 h : devant la gare de l'Est, avenue de Verdun

Lille, Mardi 18 novembre - 18 h, Place de la République pour un covoiturage vers l'aéroport de Lesquin

 

 

Jeudi 6 Novembre, sur ordre du Préfet de région, la police, dans un déploiement de force important, procédaient dans les environs de Calais à l'arrestation ciblée de personnes d'origines afghanes, dans le but de les expulser dans leur pays. Vendredi 7 Novembre, nouvelle rafle policière d'envergure: hélicoptère doté d'un faisceau lumineux pour éclairer la forêt et multiples compagnies de CRS avec des chiens pour arrêter à nouveau plusieurs dizaines de personnes afghanes.

A l'intérieur du centre de rétention de Coquelles (62), la grève de la faim entamée par une cinquantaine d'Afghans s'est vue brutalement stoppée par les autorités du centre de rétention. Sous la menace, tous ont été contraints de manger, avant de se forcer à vomir afin de reprendre la grève de la faim. De plus, une personne, de désespoir, colère et révolte, a tenté de se pendre avec une ceinture. Soulignons que l'avant-veille, deux représentants de l'ambassade d'Afghanistan étaient venus les « visiter ».

Dans le même temps, le processus de déportation des Afghans suit son cours. Il est à craindre que près de 70 d'entre eux ne soient expulsés dans les jours à venir et selon les dernières informations plus précisément Mardi soir 18 novembre, par un vol en provenance de Londres, faisant escale à l'aéroport de Lille-Lesquin, et à destination finale de Bakou puis Kaboul.

Les conséquences de ces expulsions seront dramatiques et inacceptables. D'un point de vue humain d'une part : l'Afghanistan est un pays en guerre, où la famine sévit, et où ils risquent de mourir ! Ils risquent des sévices corporels allant jusqu'à des mutilations, voire la décapitation à l'instar des derniers afghans expulsés il y un mois par l'Australie ! D'un point de vue politique d'autre part: ces expulsions se font au mépris des conventions de Genève et la France fait aujourd'hui clairement le choix de payer des amendes plutôt que de respecter ses engagements.

Le CSP 59 dénonce ces rafles policières et la déportation programmée des réfugiés afghans, commises au nom de la politique ethniciste et raciste des quotas de Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux.

Le CSP 59 exige la libération immédiate des Afghans actuellement retenus au CRA de Coquelles en vue de leur expulsion imminente par charter vers l'Afghanistan, pays toujours en guerre où ils risquent de mourir.

Dans le cadre de la vaste mobilisation entamée depuis une semaine en particulier à Calais, Lille, Paris, et partout en France, en Belgique, en Grande-Bretagne, afin de dénoncer la violation par la France de la Convention de Genève, d'empêcher l'expulsion des Afghans arrêtés à Calais, et d'exiger leur libération,

Le CSP 59 appelle les organisations associatives, syndicales, politiques, et l'ensemble des militant-e-s du mouvement démocratique à se mobiliser contre cette déportation programmée LUNDI 17 et MARDI 18 NOVEMBRE lors des rassemblements prévus à Calais, Lille et Paris. Le charter Londres-Kaboul, en escale à l'aéroport de Lille-Lesquin pour déporter 70 Afghans, ne doit pas décoller de l'aéroport de Lesquin !

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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 12:39

Rassemblement Lundi 9/11 à 19h30 à Calais devant le centre de rétention de Coquelle
Rassemblement Lundi 9/11 à 19h30 devant la gare de l’Est avenue de Verdun à Paris
Manifestation mercredi 12/11 Place de la République, 18h30, à Lille

 

La situation à Calais depuis des années montre combien la France peut créer, au vu et au su de tous, des « zones grises » entre l'exception et la règle, dans lesquelles les droits les plus fondamentaux de la personne humaine sont niés, bafoués et où règne l'arbitraire le plus absolu.

Le dernier exemple en date est éloquent, emblématique et révélateur de ce contournement/détournement du politique et des règles de Droit.

Ainsi, jeudi 6 Novembre, sur ordre du Préfet de région, il a été décidé de procéder à l'arrestation de personnes d'origines afghanes, dans le but de les expulser dans leur pays. Un vaste déploiement policier dans les forêts autrement nommées « jungle », a incité les militants de l'association Salam à se rendre sur place afin de constater les faits. Ceux-ci ainsi que des journalistes de la presse et télévision locale ont été encerclés par la police sur le parking de l'hoverport, et ce durant de nombreuses heures tandis que dans le même temps la chasse aux afghans se poursuivait.

Vendredi 7 Novembre, après une manifestation en soirée devant le centre de rétention de Coquelles, les mêmes militants sont témoins d'une nouvelle opération policière d'envergure: hélicoptère doté d'un faisceau lumineux pour éclairer une des jungles, multiples compagnies de CRS avec des chiens. Plusieurs dizaines de personnes afghanes seront arrêtées.

Jean-Claude Lenoir de l'association Salam, voulant s'enquérir sur place de ce qui se déroulait s'est vu ceinturer violemment par les CRS, mettre torse nu puis menotter avant d'être mis en garde à vue.

Il a été libéré au terme de 24 heures de garde à vue pour « outrage », un prétexte bien classique. Les conséquences de cette garde à vue peuvent être redoutables. Jean-Claude Lenoir en effet, militant éminemment respectable et responsable, a déjà été victime dans le passé de l'arbitraire et placé en garde-à-vue. Il risque cette fois-ci une peine d'un mois de prison ferme !

Ce même jour, la grève de la faim menée par environ 52 Afghans s'est vue brutalement stoppée par les autorités du centre de rétention. Tous ont été contraints de manger, avant que de se forcer à vomir afin de reprendre la grève de la faim. De plus, une personne, de désespoir, colère et révolte, a tenté de se pendre avec une ceinture. Soulignons que l'avant-veille, deux représentants de l'ambassade d'Afghanistan étaient venus les « visiter ».

Dans le même temps, le processus d'expulsion des afghans suit son cours, et il est à craindre que plus d'une cinquantaine d'entre eux ne soient expulsés dans les jours à venir et selon les dernières informations plus précisément ce mardi 11 novembre.

 

Les conséquences de ces expulsions seront dramatiques et inacceptables.

 

D'un point de vue humain d'une part : la plupart des personnes afghanes n'ont jamais vécu en Afghanistan mais au Pakistan et risquent pour le mieux de se retrouver seules et isolées à Kaboul. Ils risquent des sévices corporels allant jusqu' à des mutilations voire décapitation à l'instar des derniers afghans reconduits par l'Australie !

D'un point de vue politique d'autre part: ces expulsions se font au mépris des conventions de Genève et la France fait aujourd'hui clairement le choix de payer des amendes plutôt que de respecter ses engagements.

Nous appelons à une vaste mobilisation générale afin de dénoncer la violation par la France de la Convention de Genève et la criminalisation des mouvements sociaux.

Nous exigeons la libération immédiate des personnes afghanes détenues dans le centre de rétention de Coquelles, l'arrêt des poursuites contre Jean-Claude Lenoir, l'arrêt des rafles, chasses à l'homme et expulsions.

 

Pour dénoncer toutes violations, vous pouvez :

Ecrire, téléphoner, faxer au préfet de Région et à ses collaborateurs, au ministre Hortefeux et à ses directeurs de cabinet ministériels.


Préfet de la Région Nord-Pas de Calais et Préfecture :
- Mr Jean-Michel Bérard : jean-michel.berard@nord.pref.gouv.fr
- le fax de la prefecture du Nord : O3 20 30 52 58
- le secrétaire général : pierre-andre.durand@nord.pref.gouv.fr
- la page accueil du site préfectoral http://www.nord.pref.gouv.fr/page.php?P=static/contact/

Gouvernement :
- Fax ministère Hortefeux : 01 77 72 61 30 Standard 01 77 72 61 00
- Directeur de cabinet : thierry.couderc@iminidco.gouv.fr
- Conseiller du ministre : patrick.stefanini@iminidco.gouv.fr
- Directeur-adjoint : guillaume.larrive@iminidco.gouv.fr
- Conseillers techniques : sabrina.belkhiri-fadel@iminidco.gouv.fr et geoffroy.didier@iminidco.gouv.fr
- Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr
- Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr
- Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html

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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 00:08

Finalement Karamba est présenté ce vendredi 31 octobre matin devant le juge des libertés. Jeudi soir après 20 h, il ne figurait pas dans la liste des audiences. Puis il est apparu sur la dite liste plus tard. La décision est la liberté pour karamba.

Le Préfet Canepa qui est remplacé le lundi 3 novembre a encore ce week end pour tenter d'assouvir son désir viscéral d'expulser un sans papiers lutteur du CSP59.

Ibou, Barhi, Karamba, trois cas en moins d'une semaine qui prouvent cette obsession qui font que certains se demandent : « Que gagne t-il pour qu'il s'acharne ainsi ? Qu'est ce que les sans papiers lui ont-ils fait ? ».

Le CSP59 répond :

- « L'impardonnable crime de lèse majesté, c'est que les sans papiers disent qu'ils ne se cacheront pas, qu'ils refusent la clandestinité et donc qu'ils continueront à agir collectivement à visage découvert ».

- Le Préfet Canepa a montré qu'il pouvait se mettre en situation de hors la loi dans sa chasse sarkozienne aux sans papiers lutteurs en faisant condamner à 800 euros l'Etat dont il est le représentant.

- Laisser faire c'est permettre (comme cela s'est passé avec les lettres, interpellations d'élus – Maires, Députés, Sénateurs, élus municipaux, régionaux, du Conseil Général - mais aussi avec les citoyens au Préfet Canepa) que le représentant du pouvoir exécutif affiche un mépris scandaleux vis à vis les citoyens et les élus du peuple.

- Nous, « bamboulas, bougnoules, fourmies » et militants sommes fiers d'avoir mis le Préfet Canepa en échec et surtout d'avoir par notre résistance mis l'Etat à l'école civique et citoyenne de la lutte des sans papiers.

Le CSP59 continue bien sûr le combat jusqu'à la régularisation de tous les sans papiers et réitère sa revendication : non à l'exclusion d'un mouvement représentatif et combatif des sans papiers.

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 09:16

Appel à rassemblement devant l'Hôtel de ville de Roubaix-M° Grand Place, JEUDI 30 OCTOBRE, 18 heures.


Après 2 tentatives d'expulsion avortées la semaine dernière et ce week-end, le Préfet du Nord Canépa continue son acharnement aveugle et haineux contre les sans papiers qui refusent la clandestinité.

Selon des témoignages reçus, un membre de la famille de Karamba Touré a été suivi jusqu'à son domicile et profitant de l'entrée de cette personne, la police a fait irruption pour procéder à l'arrestation. Il est actuellement en garde à vue au commissariat de Roubaix.

La formidable mobilisation citoyenne et démocratique de la semaine passée et de ce week-end des citoyens, élus, membres d'associations, de syndicats, d'organisations politiques, doit se poursuivre pour mettre fin à cet acharnement préfectoral indigne de la République et du pays berceau des Droits de l'Homme.

Le CSP 59 exige la libération immédiate de Karamba Touré.

Nous demandons à Mr Vandierendonck, Maire de Roubaix, d'intervenir en ce sens et de nous recevoir ce jeudi 30 octobre 2008 à 18 h.

Restons vigilants !

 

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 08:51

Bravo et Merci aux citoyens, aux élus, aux passagers et à la justice !

La lutte paie, la lutte continue ! IL FAUT REGULARISER !

 

Le Tribunal a prononcé le jugement suivant : « La privation de liberté d'Ibou Touré au delà du 24/10.08 11h30 n'est couverte par aucun titre et constitue donc une voie de fait à laquelle il doit être mis fin » condamnant du coup l'Etat à une amende de 800 euros de frais de procédure. Puis le CSP59 a signifié par voie d’huissier au préfet Canepa la décision de justice et par fax la décision de suspension de l'expulsion de la cour européenne des droits de l'homme.

La sortie de l'avion du vol Orly-Alger de Barhi exigée et obtenue par les passagers sous leurs applaudissements s'est conclue par la décision ordonnée du Procureur du Tribunal de Créteil qui l'a remis en liberté avec une convocation à une audience le 26 février 2009.

Ces deux tentatives d'expulsion émaillées d'infractions à la loi par le représentant de l'Etat censé garantir et faire respecter la loi suscitent les questions suivantes :

- Est-il concevable que tout soit permis, notamment le non respect de la loi et des droits, quand il s'agit de réprimer une lutte sociale d'étrangers ?

- Peut-on accepter l'impunité dont jouissent les représentants de l'Etat qui favorise que tout semble être permis quand il s'agit d'humilier, de réprimer les étrangers ?

- Que vaut la citoyenneté quand les appels, les messages, les supplications des citoyens, y compris d'enfant de 9 ans, d'élus du peuple, d'associations, de syndicats sont totalement ignorés et méprisés par le représentant de l'Etat ?

- C'est quoi même cet Etat dont le représentant agit comme possédé par une haine revancharde obsessionnelle et aveugle ?

- C'est quoi donc cette république qui piétine sans hésiter toutes ses valeurs pour asseoir un pouvoir qui veut imposer à la société civile, aux mouvements sociaux, aux associations, aux syndicats sa fonction revendicative, son rôle de contre pouvoir ?

- N'est-il pas clair que l'exclusion du CSP59 par le préfet Canepa en tant qu'interlocuteur incontournable est une discrimination inadmissible qui nécessite la poursuite de la lutte pour la décolonisation de l'Etat ?

- La ségrégation des français issus des ex-colonies, l'islamophobie, la politique d'assimilation culturelle, l'instrumentalisation électoraliste de l'immigration, les lois xénophobes, les insultes et propos racistes propagés contre les noirs, les arabes, les immigrés ne sont-ils pas des fléaux entretenus par l'Etat et les politiques des gouvernements successifs qui menacent le vivre ensemble dans l'égalité des droits et de dignité fondement de la nation française dans son évolution multiculturelle, multiconfessionnelle et multicolore ?

La formidable mobilisation des militants et des passagers du vol Orly-Alger a eu raison de la politique d'acharnement aveugle du Préfet Canepa et de son ministre Hortefeux. Cette mobilisation militante et citoyenne a secondé la combativité des sans papiers que l'acharnement préfectoral veut rendre invisibles.

Tirant les leçons, nous devons encore mieux et plus nous organiser pour renverser le rapport de force défavorable actuel. L'effet Sarko s'estompe sous les coups de la crise économique et des espoirs déçus. Il faut s'attendre à une offensive politique pour diviser les travailleurs avec le poison du racisme, du « communautarisme », de l'islamophobie, etc.  Notre lutte commune est l'antidote pour exiger ensemble que les patrons payent la crise pour satisfaire nos revendications collectives et spécifiques.  La solidarité entre les travailleurs, l'aide des uns aux autres et vice versa constitue l'antidote pour imposer la fraternité du vivre ensemble dans l'égalité, à l'instar du repas fraternel de solidarité du CSP59 aux sinistrés du sud de notre département.

Encore une fois un grand bravo et un grand Merci à tous !

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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 19:16

Sur décision de la cour européenne des Droits de l’Homme et par une ordonnance de référé du TGI de Lille, l’Etat est condamné à 800 euros de frais de procédure !

 

Mercredi 22 octobre ; tentative avortée d’expulsion. Ibou porte plainte au procureur pour coups et injures racistes («sales nègres…»).

Il n’est à aucun moment présenté devant le juge après que le commandant de bord ait demandé aux policiers de le sortir de l’avion.

Le placement en rétention prenait fin ce vendredi à 11h35. Or, comme le constate la justice dans sa décision libérant Ibou, «l’autorité préfectorale envisage l’éloignement de Ibou Touré vers Conakry au cours de l’après midi de ce jour».

C’est donc à une course de vitesse que s’est livrée la préfecture pour court-circuiter les voies de recours légales et légitimes et priver Ibou Touré de ses droits.

Vers 11h, c’est à dire 30 minutes avant la fin du délai légal de rétention, Ibou est embarqué pour l’aéroport pour mettre à exécution la seconde tentative d’expulsion du préfet Canepa.

A 11h30 le CSP59 communique la décision de la cour européenne des Droits de l’Homme qui suspend l’expulsion.

A 13h30 est mise en délibérée l’ordonnance de référé qui constatant la privation abusive de liberté ordonne «la mise en liberté immédiate d’Ibou Touré» au Préfet Canepa. Le jugement impute les frais de 800 euros de la procédure à l’Etat.

Le CSP59 faxe et fait signifier la décision par voie d’huissier au préfet Canepa.

Ibou est libéré à l’aéroport de Roissy.

Manifestement le préfet Canepa, à quelques jours de son départ pour sa nouvelle fonction de préfet du grand Paris, a décidé un grand coup de jarnac pour parachever sa mission de mise à mort du CSP59 à travers ces tentatives d’expulsion d’un sans papiers lutteur.

L’acharnement dont le préfet à fait preuve en refusant systématiquement toutes les demandes d’élus, de citoyens, voire même d’enfant pour la libération de Ibou illustre totalement son obsession revancharde d’en finir avec la lutte des sans papiers.

Rappelons que le préfet Canepa a délibérément fomenté la grève de la faim de 2007 pour se débarrasser des accords Delarue. Il a trompé les grévistes en leur promettant le « réexamen bienveillant » pour finalement laisser 27 d’entre eux sur le carreau. Il a exclu le CSP59 de sa fameuse codres. Il a traqué les sans papiers, avec à la clef des arrestations ciblées, ethniques visant particulièrement les lutteurs. Des militants du CSP59 ont été arrêtés, mis en garde à vue sans mise en examen, pratiques répétées à multiples reprises. Le local du CSP59 a subi un vol avec effraction et saccage, et ont été volé l’ordinateur sensé servir à l’étude «trajectoires et devenir des sans papiers régularisés». Une voiture de militant a été forcée et des CD, dictaphones ont été dérobés.

Tous ces faits avérés sous le règne de Canepa sont-ils des hasards ou forment-ils un tout qui pose le problème : jusque où il est permis à un Etat de droit républicain d’exercer son «autorité», son pouvoir régalien, de surcroît contre des étrangers ?

Comme le dit le jugement, le préfet Canepa a été cette fois ci pris en flagrant délit : «La privation de liberté d’Ibou Touré au delà du 24/10.08 11h30 n’est couverte par aucun titre et constitue donc une voie de fait à laquelle il doit être mis fin».

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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 09:59

Ibou Touré n’est pas expulsé, il est ramené au CRA de Lesquin. Sans être présenté devant le juge, il témoigne par téléphone…

 

«Ils m'ont frappé, tabassé, le pilote a crié « arrêtez, vous allez le tuer », ils m'ont sorti de l'avion, ils m'ont tabassé encore, j'ai demandé un médecin, ils me l'ont refusé à Lesquin; ils ne m'ont pas présenté à un juge à la sortie de l'avion».

Voilà le témoignage dans un souffle de douleur de Ibou Touré au téléphone à 20h 30 ce mercredi 22 octobre 2008.

Des soutiens qui se sont déplacés jusqu'à Roissy, puis le CRA de Mesnil Hamelot ont vu entrer une ambulance après que des policiers leurs aient dit «qu'Ibou avait fait un malaise». Cette ambulance est sortie vide peu de temps après suivie d'une voiture immatriculée 59, celle qui, sans doute, ramenait Ibou au CRA de Lesquin.

Est-il besoin de commenter ce que nous ne pouvons qualifier que de pratiques monstrueuses d'un autre âge pour paraphraser Badinter, ex garde des sceaux, parlant des CRA.

Ibou est Ch'ti marcheur de Lille à Paris pour «rappeler à M. Sarkozy, le Maître du Préfet Canepa, que ce pays est une République qui a des valeurs, des principes démocratiques».

Doit-on comprendre que ce traitement dégradant est la réponse du «berger à la bergère», doit-on comprendre que parce qu'ils sont étrangers, tout est permis ?!

Ibou n'est-il pas simplement victime d'une punition qui prolonge l'acharnement préfectoral contre les sans papiers qui non seulement ont osé et osent afficher leur visibilité collective. Plus encore les sans papiers font la démonstration de leur civisme, de leur solidarité nationale en organisant un repas multiculturel de solidarité avec les sinistrés du sud du département victimes de la tornade ?! Cela est-il insupportable ?!

De nombreux citoyens ont exercé leur devoir de citoyenneté en appelant, en écrivant au Préfet, des élus du peuple l'ont fait, même un enfant de 9 ans a écrit au Préfet Canepa sur le départ pour la fonction de Préfet de Paris et d'Île de France, mais rien n'y fait, la seule réponse revancharde a été l'affirmation que «le seul souhait est de voir Ibou Touré en Guinée».

Et l'une des réponses au Préfet d'un soutien a été : «Nous, citoyens et élus, ce que nous souhaitons, c'est de voir Ibou jouer au foot avec Théo (l'enfant de 9 ans qui avait écrit au Préfet)».

Le CSP59 appelle tous les élus de gauche et de droite qui ont encore un grain de principe Républicain, d'humanisme, à réagir, c'est une question d'honneur pour ce pays, pour que cesse ce type d'acharnement préfectoral indigne de l'histoire républicaine de ce pays.

Libérez et régularisez Ibou.

Venez nombreux ce samedi 25 octobre à partir de 18h à la Halle aux Sucres au repas de solidarité avec les sinistrés de la tornade.

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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 23:07

Pour demander la libération et la régularisation d'Ibou Touré, continuez d'envoyer vos mails, fax, lettres au Préfet du Nord !

 

Ce lundi 20 octobre, Ibou Touré, Ch'tis marcheur sans papiers lors de la marche de Lille à Paris du 19 avril au 10 mai 2008, est toujours enfermé au CRA de Lesquin.

Ibou a besoin de votre soutien.

Maintenu en centre de rétention et expulsable à tout moment, envoyons lettres, mails et fax au Préfet du Nord pour demander sa libération et sa régularisation.

Vous êtes nombreux, responsables d'organisations ou soutiens individuels, à avoir déjà écrit au Préfet du Nord. Vous trouverez à suivre quelques uns de ces courriers dont celui de Théo, « frère de cœur » de Ibou, ainsi que ceux de plusieurs élus (ceux que nous avons reçus en copie), Merci de nous communiquer vos lettres à ce mail afin que nous en ayons connaissance: lecsp59@gmail.com

Maintenu au CRA de Lesquin en zone A, nous vous invitons à joindre Ibou Touré à la cabine téléphonique de cette « zone » : 03 20 32 76 20, afin de lui apporter directement votre soutien. Vous pouvez aussi lui rendre visite, en présentant une pièce d'identité à l'entrée du CRA. Ecrivez, téléphonez, faxez au préfet et à ses collaborateurs, aux différents directeurs de cabinet ministériels…

 

Voici les coordonnées du Préfet du Nord et de la Préfecture :

- Le préfet Mr Canépa : daniel.canepa@nord.pref.gouv.fr

- le nouveau préfet, en prise de fonctions (dont le mail est peut-être déjà actif), Mr Jean-Michel Bérard : jean-michel.berard@nord.pref.gouv.fr

- le fax de la prefecture du Nord : O3 20 30 52 58

- le secrétaire général : pierre-andre.durand@nord.pref.gouv.fr

- la page accueil du site préfectoral http://www.nord.pref.gouv.fr/
Et au niveau ministériel :

- Fax ministère Hortefeux : 01 77 72 61 30 Standard 01 77 72 61 00

- Directeur de cabinet : thierry.couderc@iminidco.gouv.fr

- Conseiller du ministre : patrick.stefanini@iminidco.gouv.fr

- Directeur-adjoint : guillaume.larrive@iminidco.gouv.fr

- Conseillers techniques : sabrina.belkhiri-fadel@iminidco.gouv.fr et geoffroy.didier@iminidco.gouv.fr

- Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr

- Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr

- Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html


D'avance merci,

Le CSP 59

 

Lettre de Théo, frère de cœur d'Ibou Touré, au préfet du Nord

 

Monsieur le Préfet,

Pourriez-vous faire quelque chose pour éviter l'expulsion de mon frère de cœur Ibou Touré. Je l'ai connu à la marche des sans papiers. Ils marchaient de Lille à Paris pour essayer d'avoir leurs papiers mais ils ne les ont pas eu. J'ai fait sa connaissance de Bapaume à Paris et j'ai tout de suite vu qu'il était un vrai sage très gentil et généreux. Je vous en supplie, faites quelque chose pour qu'il ne retourne pas Guinée Conakry sinon il sera tué. Merci de tout cœur.

Théo 9 ½ ans.

 

Lettre de la famille Allaert-Sanchez

 

Monsieur,

J'apprends avec consternation que Monsieur Ibou Touré, de Guinée, est au Centre de Rétention Administrative de Lesquin et que vous voulez le renvoyer dans son pays d'origine où sa vie est en danger. Il se fait que cette fin de semaine, j'ai aidé notre deuxième fils, en sixième, en vérifiant son devoir maison de géographie. Je l'avais fait pour notre aîné aussi, et le document à étudier concerne deux écoliers de Guinée, retrouvés morts dans la soute à bagage d'un avion, à leur arrivée à Bruxelles, il y a quelques années.

Simple maman de quatre enfants aujourd'hui, née en Afrique, au Mali, parce que mes parents travaillaient alors pour l'OMS pour mon père et en coopération catholique pour ma mère, je ne peux que me révolter devant autant d'aveuglement de la part des autorités françaises. Nous savons la chance de vivre dans notre beau pays, nous  n'avons pas le droit d'envoyer à la mort des personnes parce que nous serions un peu dérangés dans nos habitudes.

J'espère que Ibou Touré aura le droit de vivre libre, en terre de paix, en France.

J'ose espérer que l'Etat français, que vous représentez, aura un sursaut d'humanité.

Veuillez, recevoir, Monsieur, mes salutations simplement humaines,

Laura Allaert-Sanchez

 

Lettre de J. Lafosse / Cimade Cergy

Monsieur le Secrétaire Général,

Permettez-moi d'intervenir personnellement auprès de vous pour la situation de Monsieur Ibou TOURE dont l'histoire vous est dite par ailleurs.

Au printemps, lors du passage dans le Val d'Oise de la Marche des Ch'tis dont il faisait partie, j'ai pu vivre des moments intenses avec eux pendant 24 heures. Je ne peux imaginer que pour l'un d'eux, son séjour en France se termine ainsi par une expulsion.

Je me rappelle ce que disait l'un d'entre eux alors qu'ils avaient quitté Lille depuis 15 jours : "plus je traverse la France, plus je l'aime".  Et pourtant j'ai vu, le soir à l'étape, plus d'un pied qui souffrait de cette longue marche. Ils avaient tous la foi, foi en cette France.

Des interpellés, j'en côtoie toutes les semaines dans mon action de bénévole à la Cimade en LRA : je peux vous le certifier, ceux-là même qui ont fait cette marche, sont dignes d'être sur le sol de France.

Je vous le demande avec tout le respect que je peux avoir envers la tâche du Personne préfectoral chargé du Service des étrangers, permettez qu'une autre situation soit faite à Monsieur Ibou TOURE que cette expulsion qui l'attend au bout de sa rétention actuelle.

Confiant dans votre humanité, Je vous prie d'agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l'expression de ma sincère considération.

 

Lettre de Jean-Jacques Candelier / Député du Nord - 16ème circonscription

 

Monsieur le Préfet,

M. Ibou Touré a été arrêté pour la 8ème fois à Lille lundi 6 octobre. Il est depuis maintenu en détention au C.R.A de Lesquin.

Originaire de Guinée, il est entré en France le 10 janvier 2004, ayant dû fuir son pays pour des raisons politiques. De son emprisonnement en Guinée, il retient des sévices corporels, comme l'attestent plusieurs lettres de médecins. M. Ibou Touré a appris l'année dernière qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis 2004 dans son pays d'origine.

Dès son arrivée en France, M. Touré effectue des démarches afin de régulariser sa situation. Sa demande d'asile a été rejetée le 26 avril 2004. Il fait aujourd'hui l'objet d'un Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière, alors qu'une demande d'asile politique est en cours.

La famille de l'intéressé réside en France, son frère et sa femme étant français. Depuis son arrivée en France, il suit d'ailleurs des cours de français à la maison de quartier de Wazemmes (Lille), à La Clef, à ID Formation et à la Cimade. Ses recherches d'emploi lui ont permis d'obtenir une promesse d'embauche et il est également bénévole dans plusieurs associations.

Ses quatre dernières années passées dans notre pays ont permis à M. Touré de tisser de profonds liens d'amitié avec nos concitoyens. Son expulsion serait non seulement inhumaine et incompréhensible au regard de ses efforts pour s'intégrer, mais aussi une perte pour notre pays.

J'en appelle donc à votre haute autorité pour que la vie de cette personne ne soit pas inutilement mise en danger. Je suis convaincu qu'il ne désire qu'une seule chose : rester en France, contribuer à son développement et y réaliser ses projets. Cela passe par sa régularisation.

Dans l'attente d'une réponse positive de votre part, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en l'assurance de mes respectueuses salutations.

 

Lettre de David Noël, Maire-adjoint d'Hénin Beaumont

 

Bonsoir,

Bien reçu votre message.

Voici le courrier que j'envoie au préfet. Je demande aux autres élus qui ont accueilli la marche des sans-papiers à Hénin-Beaumont d'intervenir dans le même sens.

Fraternellement,

David NOËL

PCF Hénin-Beaumont

 

Objet : Procédure d'expulsion d'Ibou Touré.

 

Monsieur le Préfet,

Monsieur Ibou Touré a été arrêté pour la huitième fois à Lille lundi 6 octobre, puis transféré au C.R.A de Lesquin, où le juge a décidé de le maintenir en rétention.

Monsieur Touré est originaire de Guinée Conakry. Il est entré en France le 10 janvier 2004, ayant dû fuir son pays natal menacé par le contexte politique. Il a été emprisonné en Guinée et a subi des sévices qui ont laissé des traces, comme l'attestent plusieurs lettres de médecins. Ibou Touré a appris l'année dernière qu'il est sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis 2004 en Guinée.

Dès son arrivée en France, Monsieur Touré effectue des démarches afin de régulariser sa situation administrative. Sa demande d'asile a été rejetée le 26 avril 2004.  Il fait aujourd'hui l'objet d'un Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière. Une demande d'asile politique est en cours.

Ibou Touré a de la famille en France : son frère et sa femme ont la nationalité française. Depuis qu'il est arrivé en France, il suit des cours de français à la maison de quartier de Wazemmes (Lille), La Clef, ID Formation et à la Cimade. Ces recherches d'emploi lui ont permis d'obtenir une promesse d'embauche dans une société de livraison à Sars-Poteries, dans le département du Nord. Il est également bénévole dans plusieurs associations.

De plus, les 4 dernières années passées en France ont permis à Ibou Touré de tisser de profonds liens d'amitié avec des dizaines de personnes, en particulier à Lille et plus largement dans tout le Nord de la France.

Sa vie est en France, auprès de son frère, de ses nombreux amis, de ses camarades bénévoles associatifs, tous révoltés par son maintien en rétention et cette décision incompréhensible et inhumaine d'expulsion. Cette décision le menace, car Ibou Touré est sous le coup d'un mandat d'arrêt dans son pays natal en Guinée. Une expulsion signifie donc aujourd'hui pour lui emprisonnement, sévices, voire pire!

Le 24 avril dernier, les élus d'Hénin-Beaumont ont accueilli la marche des sans-papiers du Nord. Partis le 19 avril de Lille, les 35 marcheurs sans-papiers sont arrivés le 10 mai à Paris, journée commémorative de la traite et de l'esclavage des Noirs, crime contre l'Humanité.

Présente aux côtés des sans-papiers, la municipalité d'Hénin-Beaumont a accueilli ces hommes et ces femmes courageux et dignes. J'ai personnellement rencontré Ibou Touré. Avec d'autres élus d'Hénin-Beaumont, j'ai passé la nuit dans un gymnase aux côtés des marcheurs sans-papiers, en signe de solidarité.

En cette année 2008 qui marque le quarantième anniversaire de la mort de Martin Luther King, je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'écrivait le futur Prix Nobel de la Paix : « Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier ».

Ce principe a toujours guidé mon engagement d'élu, de syndicaliste, de militant associatif et je ne doute pas qu'il guide aussi votre action.  

Pour ces raisons, je vous demande Monsieur le Préfet, de bien vouloir reconsidérer votre décision. Je fais appel à votre conscience et à votre humanité. Je vous demande d'arrêter cette machine administrative aveugle et inhumaine, je vous demande de régulariser la situation de Monsieur Ibou Touré, afin de permettre à un frère de continuer à vivre auprès de son frère et à un jeune homme près de ses amis en France, parmi nous. Ibou ne souhaite qu'une chose : rester en France, travailler et réaliser ses projets d'avenir dans notre pays.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de ma très haute considération.

 

Lettre de Laure Olivier, conseillère municipale d'Arras

 

Monsieur le Préfet du Nord,

J'ai l'honneur d'attirer votre attention sur le cas de Monsieur Ibou TOURÉ.

Arrivé en France en 2004, Monsieur Touré avait fui la Guinée en 2004, à la suite d'une fusillade dont il avait été victime à la sortie d'une mosquée. Opposant du régime guinéen, il avait alors fui son pays via le Sénégal. Ibou Touré a appris l'année dernière qu'il est sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis 2004 en Guinée. A ce titre, le cas de Monsieur Touré semble donc pleinement relever de la Convention de Genève de 1951.

Monsieur Ibou Touré a été arrêté pour la huitième fois à Lille lundi 6 octobre, puis transféré au C.R.A de Lesquin, où le juge a décidé de le maintenir en rétention.

Dès son arrivée en France, Monsieur Touré effectue des démarches afin de régulariser sa situation administrative. Sa demande d'asile a été rejetée le 26 avril 2004.  Il fait aujourd'hui l'objet d'un Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière. Une demande d'asile politique est en cours.

Ibou Touré a de la famille en France : son frère et sa femme ont la nationalité française. Depuis qu'il est arrivé en France, il suit des cours de français à la maison de quartier de Wazemmes (Lille), La Clef, ID Formation et à la Cimade. Ces recherches d'emploi lui ont permis d'obtenir une promesse d'embauche dans une société de livraison à Sars-Poteries, dans le département du Nord. Il est également bénévole dans plusieurs associations. Sa vie est en France, auprès de son frère, de ses nombreux amis, de ses camarades bénévoles associatifs dans toute la région Nord-Pas-de-Calais.

Pour ces raisons, je vous demande, Monsieur le Préfet, de bien vouloir reconsidérer votre décision et de régulariser la situation de Monsieur Ibou Touré, afin de permettre à un frère de continuer à vivre auprès de son frère et à un jeune homme près de ses amis en France, parmi nous.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de ma considération.

Laure OLIVIER

 

Lettre de T'OP! Théâtre de l'Opprimé

 

Monsieur le Préfet,

Notre association lutte contre les discriminations. Vous-même, monsieur le Préfet, vous nous avez reçu en préfecture, en juillet 2007 pour y jouer un spectacle « contre les discriminations », à l'initiative de Madame Klein. Nous vous demandons, au nom de deux convictions que nous avons en commun : « l'humanisme » et le « refus des discriminations », d'éviter à Ibou Touré une expulsion: il veut tout simplement vivre ici, en y travaillant.

Monsieur le Préfet, soyez assuré de notre détermination citoyenne.

JF Martel directeur de TOP-Théâtre de l'Opprimé. 

 

Lettre au préfet du Nord :

 

Monsieur le Préfet du Nord,

Monsieur Ibou Touré a été arrêté pour la huitième fois à Lille lundi 6 octobre, puis transféré au C.R.A de Lesquin, où le juge a décidé de le maintenir en rétention.

Monsieur Touré est originaire de Guinée Conakry. Il est entrée en France le 10 janvier 2004, ayant dû fuir son pays natal menacé par le contexte politique. Il a été emprisonné en Guinée et a subi des sévices qui ont laissé des traces, comme l'attestent plusieurs lettres de médecins. Ibou Touré a appris l'année dernière qu'il est sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis 2004 en Guinée.

Dès son arrivée en France, Monsieur Touré effectue des démarches afin de régulariser sa situation administrative. Sa demande d'asile a été rejetée le 26 avril 2004.  Il fait aujourd'hui l'objet d'un Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière. Une demande d'asile politique est en cours.

Ibou Touré a de la famille en France : son frère et sa femme ont la nationalité française. Depuis qu'il est arrivé en France, il suit des cours de français à la maison de quartier de Wazemmes (Lille), La Clef, ID Formation et à la Cimade. Ces recherches d'emploi lui ont permis d'obtenir une promesse d'embauche dans une société de livraison à Sars-Poteries, dans le département du Nord. Il est également bénévole dans plusieurs associations.

De plus, les 4 dernières années passées en France ont permis à Ibou Touré de tisser de profonds liens d'amitié avec des dizaines de personnes, en particulier à Lille et plus largement dans tout le Nord de la France.

Sa vie est en France, auprès de son frère, de ses nombreux amis, de ses camarades bénévoles associatifs, tous révoltés par son maintien en rétention et cette décision incompréhensible et inhumaine d'expulsion. Cette décision le menace, car Ibou Touré est sous le coup d'un mandat d'arrêt dans son pays natal en Guinée. Une expulsion signifie donc aujourd'hui pour lui emprisonnement, sévices, voire pire !

Pour ces raisons, nous vous demandons Monsieur le Préfet, de bien vouloir reconsidérer votre décision. Nous faisons appel à votre conscience et à votre humanité. Nous vous demandons d'arrêter cette machine administrative aveugle et inhumaine, nous vous demandons de régulariser la situation de Monsieur Ibou Touré, afin de permettre à un frère de continuer à vivre auprès de son frère et à un jeune homme près de ses amis en France, parmi nous. Ibou ne souhaite qu'une chose : rester en France, travailler et réaliser ses projets d'avenir dans notre pays.

Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de notre considération.

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