Mercredi 03 octobre 07 à 18h, Place de la République, la manifestation, redevenue hebdomadaire après avoir été quotidienne durant les 75 jours de grève de la faim, démarre, mais pas de policiers pour régler la circulation. Pourtant la police et les RG sont là comme d’habitude pour demander le programme de la manifestation.
Que cherche le Préfet CANEPA ? Un incident, un accident, une provocation meurtrière d’un automobiliste FN qui lui procurerait le prétexte recherché pour « interdire » la manifestation hebdomadaire du mercredi sous le prétexte fallacieux de « trouble à l’ordre public » ?! Voilà ce qui semble être la réponse de CANEPA, Préfet de région à la fantastique mobilisation populaire, culturelle, musicale des sans papiers et soutiens ce dimanche 30 septembre 07.
En effet, il y a de quoi « énervé » le Préfet, car entre 10.000 et 15.000 participants, une jeunesse bruyamment en musique solidaire des sans papiers et condamnant musicalement le piétinement préfectoral de tout ce qui fait la France, ses traditions humanistes, généreuses, citoyennes, républicaines nées des lumières. Même le climat s’y est mis : toute la semaine il a plu à Lille, le dimanche un beau temps, puis depuis le lundi à nouveau la pluie. Nous savons pas si M. CANEPA est croyant, mais si il l’est alors disons qu’il a la guigne.
Le préfet de malheur persiste et signe dans la fuite en avant en se bouchant les oreilles et les yeux sur l’évidence : hier mardi 02 octobre 07 à 19h 25 un fourgon blanc Citroën et deux fourgonnettes Renault kangoo de la Police de l’Air et des Frontières opèrent devant la bouche du métro Wazemmes. Ils embarquent plusieurs sans papiers après un contrôle au faciès selon des témoins. Un soutien « faciès maghrébin » très actif durant les 75 jours de grève de la faim est reconnu par un « flic » qui lui tient les propos suivants : « Je te reconnais toi, tu as volé les deux pneus neufs » ?! Il lui présente la facture d’achat. Mais les policiers lui collent néanmoins une fiche « d’immobilisation » de son véhicule et 5 amendes dont certaines sont libellées ainsi : « émission de bruit de nature à porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme par sa durée, sa répétition ou son intensité (auto radio) », « émission de fumée corrosive susceptible d’incommoder la population et de compromettre la santé », « pneumatiques différents sur essieu arrière », « partie saillante avant gauche », « partie saillante arrière gauche ». Les policiers se sont même permis d’écrire que le lieu du contrôle de la voiture est la « rue Marcel Hainaut » alors que le soutien en question a été contrôlé pour sa voiture en face du métro de Wazemmes. Précisons aussi que le contrôle technique de la voiture en ce qui concerne la pollution vient d’être effectué, exactement le 20 septembre 07. De deux choses l’une : ou le contrôle technique d’Autovision, rue de Turenne est défaillant ou les policiers font n’importe quoi sur « libérés » qu’ils sont par l’arbitraire autoritaire du Préfet CANEPA et derrière lui la surenchère xénophobe contre l’immigration (avec ou sans papiers) africaine du Ministre HORTEFEUX que l’on peut constater avec l’acharnement ADN rejeté par les Sénateurs Gaullistes après la honteuse adoption par l’Assemblée Nationale. MARIANI le député auteur de « l’amendement ADN » est manifestement un « infiltré FN » dans les rangs de l’UMP.
M. CANEPA, toute honte bue, continue de bafouer tous les principes élémentaires de la République : des annoncés régularisés dans les rencontres mensuelle sont pris en otage et subissent le chantage suivant : « Quittez le CSP59, ne venez plus aux manifestations du mercredi et vous aurez vos papiers ».
M. CANEPA joue actuellement un jeu dangereux pour la démocratie elle même, pour la République. Une des dispositions lamentables du projet de loi HORTEFEUX veut imposer « l’apprentissage des valeurs et principes de la Républiques » aux demandeurs immigré(e)s de regroupement familial. Or les pratiques illégales, autoritaires, brutales, sans morales, ni loi de la préfecture du Nord pour clandestiniser les sans papiers nécessitent la mise en garde suivante : « penser que certains ne valent pas les autres, c’est le premier pas vers la déshumanisation. La première étape pour effacer l’autre, c’est d’abord de se persuader qu’il est différent. Vous savez c’est très facile d’écraser un insecte. C’est un peu plus dur de tuer un chien, c’est encore plus dur de tuer un homme. Plus on prend l’autre pour un insecte sans importance, plus il est facile de le tuer » (extrait « Des souris en enfer » de Cécile Thibaud publié dans Télérama n°2235 du 11/11/92). M. CANEPA doit redevenir un Préfet « normal » d’une République démocratique « normale ».
Fait à Lille le 03/10/07