Au 69éme jour, alors que les sans papiers grévistes de la faim voient leur santé se dégrader, cette dernière reçoit la délégation du CSP59 et de ses partenaires pour tenter de les rouler dans la farine.
En effet tout au long de la réunion de plus de 2 heures la préfecture a fait semblant de faire croire que les conditions d’un accord semblaient réunies. Les représentants du CSP59 et des partenaires sont sortis sereins dans l’attente du communiqué préfectoral dans lequel devait figurer les expressions : « calendrier, bienveillance et humanité ». A la lecture du communiqué du préfet, c’est la colère et le dégoût.
Ce communiqué est en contradiction TOTALE avec le contenu de la réunion qui se centrait uniquement sur la recherche d’une sortie honorable de la grève de la faim pour les deux parties : la quarantaine de sans papiers grévistes de la faim et le préfet. Voilà que le communiqué nous parle de « 536 personnes sont venues en préfecture pour recueillir des informations. 100 ont déposé un dossier et, à ce stade, 18 personnes sont régularisables au regard des critères de la circulaire du 28 novembre », avant d’ajouter que « sur la liste des 147 noms transmise par le CSP 59, 51 personnes sont en situation régulière ou le seront dans les tout prochains jours, sous réserve des décisions de l’OFPRA ».
Tout est scandaleux dans ce communiqué. Premièrement cette audience ne devait parler que des sans grévistes de la faim qui poursuivent leur action malgré les perfusions acceptées comme signe d’ouverture vis-à-vis de la préfecture. Deuxièmement le communiqué cherche à discréditer le CSP59 en le présentant comme responsable des « lenteurs dans le dépôt des dossiers ». Troisièmement dans l’optique « d’accélérer le dépôt et le traitement des dossiers », le préfet organise une réunion de la Codrese pour « demander aux neuf associations membres (Emmaüs, Ligue des droits de l’Homme, Secours catholique, CIMADE, MRAP, AIDA, Voix de Nanas, Parce que des hommes y vivent, SAFFIA) de prêter assistance, pour les démarches en préfecture, aux personnes qui n’ont pas encore déposé de dossier ».
Il s’agit ici de tenter d’éliminer le CSP59 tout comme Sarkozy a tenté en vain de le faire en 2007 lors de la création de la Codrese. En fait les « bamboulas, les bougnoules et les fourmies » sont considérés comme incapable d’organiser un simple dépôt de dossiers en préfecture.
En fait ce que le préfet cache à l’opinion publique, c’est que les sans papiers de la liste des 147 portée par la grève de la faim ont été accompagnés en préfecture pour obtenir des services les éléments précis permettant de déposer les dossiers ; ils ont reçu une enveloppe à renvoyer avec accusé de réception à la préfecture et par la même occasion s’est révélée la duplicité de la préfecture avec l’exigence de critères qui deviennent cumulatif. Par exemple demander à la fois un contrat de travail et des fiches des salaires, ou demander des fiches de salaires ou un contrat de travail pour une demande au titre de vie privée et familiale.
Comment comprendre cette contradiction entre le contenu de la réunion et le communiqué du préfet ? La seule explication possible est une stratégie pour casser la grève de la faim en utilisant trois malhonnêtetés : - à destination de tous ceux qui se mobilisent dans toute la France en solidarité avec les grévistes, il s’agit de faire passer le message d’un manque de sérieux du CSP59 – à destination des grévistes de la faim, il s’agit de faire passer les porte parole du CSP59 pour des menteurs ou des manipulateurs prêts à sacrifier les grévistes pour des intérêts occultes – à destination toujours des grévistes, il s’agit de briser leur moral et leur détermination.
La réponse des sans papiers grévistes de la faim après lecture du communiqué du préfet est la poursuite de leur grève de la faim.
Après 69 jours de grève de la faim le préfet cherche encore à gagner du temps et obtenir une capitulation. Cette position est irresponsable et peut devenir criminelle. A cette étape, seule trois sorties de crise sont possibles : - la première, c’est le drame dont le préfet et son ministre porteront toute la responsabilité, ce que nous refusons de croire – la seconde est un arrêt de la grève de la faim par épuisement des grévistes, ce type de « victoire » est à la Pyrrhus, l’humiliation des grévistes et des soutiens est dangereuse et inacceptable, nul ne sait à quoi cela peut amener – la troisième est la solution de la sagesse qui consiste à donner une solution humanitaire à un problème exceptionnel conformément à l’engagement du candidat Hollande de « réparer les dégâts du Sarkozysme ».
Le préfet et le ministre de l’intérieur doivent absolument arrêter de jouer avec la vie des sans papiers grévistes de la faim.
Le CSP59 demande une décision rapide et sage allant dans le sens de l’attente des sans papiers grévistes de la faim.
Le CSP59 réitère son appel au parrainage des sans papiers grévistes de la faim par les élus, les personnalités et les citoyens.
Le CSP59 appelle à la poursuite des mobilisations à travers tout le pays pour dire NON au Sarkozysme de gauche.
Le CSP59 appelle dans le maximum de villes de France à des grandes manifestations de solidarité avec les sans papiers grévistes de la faim de Lille au 72éme jour.
COMME LE DIT STEPHAN HESSEL : INDIGNONS NOUS!
Ci dessous la liste des rassemblements/manifestations en soutien aux grévistes de la faim de Lille et la liste des signataires de l'appel :
LILLE:Rassemblement tous les jours 18H, Parvis de l'église Saint Maurice
LILLE:Manifestation samedi 12/01 à 15H, place de la République
PARIS: Rassemblement tous les jours jusqu’à la régularisation des sans-papiers de Lille devant le siège du Parti Socialiste à 18H00 – 10 rue de Solferino – Metro Solferino (Ligne 12)
TOULOUSE: vendredi 11/01, 18H30, rassemblement devant le siège du PS, 3 rue Lancefoc (métro Compans Cafarelli)
PARIS: APPEL A MANIFESTER à L’ASSEMBLEE NATIONALE
Départ à 14h30 - RENDEZ-VOUS : Vendredi 11 janvier 2013 à 13H
Devant la Bourse du Travail 29, bd du Temple / 85, rue Charlot - Paris IIIe
(Métro République)
GRENOBLE: RASSEMBLEMENT CE VENDREDI 11 JANVIER 2013 à 12H30 DEVANT LE SIEGE DU PARTI SOCIALISTE , 46 rue Mallifaud
BORDEAUX:Rassemblements:
jeudi 10 janvier 2013 de 18h à 19 h Place de la Victoire
vendredi 11 janvier 2013 de 18h à 19 h Place de la Victoire
samedi 12 janvier 2013 de 16 h à 17 h 30 Place de la Victoire
STRASBOURG: RASSEMBLEMENT SAMEDI 12 JANVIER 15H PLACE KLEBER